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Brune Croisement, sélection génomique et analyse de la Kappa Caséine sur le lait de tank : trois des principaux thèmes abords lors de la 8ème Conférence mondiale de la race Brune
La conférence mondiale de la Brune à Mayrhofen fut très riche en interventions. Trois thèmes d'actualités se sont détachés, dont voici les synthèses
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Le croisement
Chad Dechow, de l’université Pennstate (Pennsylvanie), a présenté des données de terrain sur le croisement Brune x Holstein pratiqué aux USA. Les résultats sont très éloquents.Notamment sur le plan de la production, la Brune s’avère le meilleur croisement sur la Holstein, puisque les F1 produisent encore davantage que les Holstein pures en ce qui concerne les kg de Matière Utile. Un gain de 2,0 pts de taux azoté est enregistré, et une baisse de la production de seulement 1 kg/ jour, ce qui au final apporte un gain de 4% de MP.
Là où les effets du croisement sont le plus attendu, les résultats sont aussi intéressants : les taux cellulaires sont réduits, et la reproduction est améliorée, l’ensemble se traduisant par une meilleure longévité.
Une autre étude présentée lors de la conférence, menée en Allemagne par l’Université de Halle, amenait aux mêmes conclusions, ce qui vient étayer ces propos.
La Brune fait partie des races de premier choix dans les systèmes de croisement rotationel à 3 races aux USA. Son potentiel de production, sa résistance aux maladies, et son format proche de la Holstein conviennent particulièrement aux bénéfices recherchés par les éleveurs américains dans le croisement laitier.
la sélection génomique
Trois intervenants, de l’association Brune en Suisse, de l’université de Vienne, et de l’Inra, ont présenté les potentialités de la sélection génomique, et l’état d’avancement des projets en cours à l’heure actuelle.M. Sölkner, de l’université de Vienne a exposé les potentialités des nouvelles technologies. Depuis peu, on est capable de réaliser des analyses du génome (génotypage) des bovins sur 50 000 marqueurs en même temps (les SNP), ce qui est un énorme progrès par rapport aux anciens marqueurs, appelés « micro-satellites ». L’enjeu est de pouvoir calculer des index uniquement à partir de ces données sur l’ADN d’un individu, sans passer par le testage sur descendance.
Les plus optimistes pensent que cela est réalisable dans les années à venir. Les plus septiques voient cette technologie comme un outil qui « complète » l’ascendance des taureaux à tester, et qui permet d’effectuer un tri supplémentaire à l’entrée au testage, voir diminuer le nombre de taureaux testés.
M. Moll, de l’association Brune en Suisse a présenté succintement le projet national de génotypage. Plus de 1500 taureaux seront testés avec 50 000 SNP. Un budget très important est engagé par toutes les associations de race en Suisse. La prochaine étape consistera à élaborer une méthode d’indexation basée uniquement sur l’information moléculaire, à valider par les résultats obtenus sur descendance.
M. Gauthier, de l’Inra, a présenté le projet français « SNPlait ». Il porte sur les races à plus faible effectif : Brune, Simmental, Abondance, Tarentaise, Pie Rouge. L’objectif est de faire un transfert de technologie des résultats obtenus par la Sélection Assistée par Marqueurs (SAM) de 2ème génération (utilisation des marqueurs SNP) sur les 3 races principales Holstein, Montbéliarde et Normande.
L’hypothèse doit être vérifiée, mais la distance génétique entre les races européennes est assez faible, et les régions du génome qui expliquent des différences de performances se retrouvent pour la plupart au même endroit, quelque soit la race.
Le projet est actuellement dans la phase de collecte des échantillons de lait, via les Contrôles Laitiers, pour faire des génotypages sur 200 femelles issues de 10 pères différents pour chaque race. Les résultats seront connus début 2009. L’objectif est de mettre en route une SAM pour ces races qui ne disposent pas de gros effectifs.
L’indexation uniquement sur le génome n’est pas encore d’actualité, mais les progrès actuels qu’enregistrent les technologies d’analyses du génome sont très rapides, et font naître des espoirs importants pour les années qui viennent. Pourrons-nous un jour nous passer du testage sur descendance, du coût et du temps d’attente qu’il représente ? Il devra encore se poursuivre un certain temps, pour le moins pour valider les nouvelles théories d’indexation sur le génome.
Analyse de la Kappa Caséine sur le lait de tank
L’université de Parme, en relation avec les associations Brune italienne et suisse, a développé un nouveau test ELISA, capable de mesurer le taux de Kappa Caséine B dans un lait de mélange. C’est une grande avancée, qui pourrait avoir des applications industrielles simples et rapides. De nombreuses études ont déjà démontré l’intérêt du variant B de la Kappa Caséine pour augmenter le rendement fromager. A taux protéique égal, un lait avec uniquement les variants BB donnera un rendement fromager de 10 à 15% supérieur au lait AA.
En effet, le lait BB contient plus de caséines (en proportion) que le lait AA, et surtout, il présente une meilleure coagulation, ce qui augmente le rendement fromager. La Brune fait partie des races qui contient le plus fort pourcentage du variant B dans le lait, avec 63%, contre 18% pour la race Holstein.
En Italie, cette innovation pourrait permettre selon ses créateurs, la mise en place d’un paiement du lait en fonction du taux de K-caséine B dans le lait.
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